MENDES

Publié le par LAURENCE NOYER

~~ Catulle Mendès : Le Journal, 3 mars 1900 « Poil de Carotte » (théâtre) « Quel charme de mélancolie et d’attendrissement. Je vous assure qu’elle n’est pas du tout cruelle, cette histoire du pauvre petit qui est quelque chose comme le frère de Cendrillon. On le bouscule, il rage un peu, mais, malgré des mots amers, çà et là, malgré l’intensité de certains axiomes, personne n’est très mauvais, pas même la mère. Non. Seulement, on ne s’entend pas, et à cause de cela, on est triste. Un peu, pas trop ; que voulez-vous ? C’est la vie. Ce qui est délicieux, ce qui a fait venir les larmes dans tous les yeux, c’est la scène, - si simplement, si finement aussi, et si tendrement jouée par Mlle Suzanne Desprès et Mr Antoine, - où le père et le fils se consolent de tout en s’embrassant. La servante aussi est bonne. Tout le monde est bon. M. Jules Renard, - très parfait écrivain, - passe pour un très féroce ironiste. N’en croyez pas un mot. Dès qu’on a beaucoup de talent, on n’a plus du tout de méchanceté.»

Publié dans poil de carotte

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