NARSY

Publié le par LAURENCE NOYER

R.Narsy : L’Opinion, 9 septembre 1919 « Les Cloportes » « Les Cloportes sont en effet, un « curieux roman » qui nous révèle un Jules Renard « à peu près inédit », selon l’expression de M. Henri Bachelin, abondant, mouvementé, passionné, épris de l’image pittoresque et de la description colorée, çà et là poète agreste, déjà censeur mordant, mais dont la verve s’épanche librement et que hantent des préoccupations de psychologue. Au surplus, il en est encore à la rhétorique courante du livre « construit », du récit progressivement mené, développé comme un drame, avec un sujet, une action, une conclusion, évoluant seulement avec une souplesse plus propice aux abandons de l’écrivain et aux fantaisies de l’artiste. Quel contraste avec la « manière » condensée qui le rendra célèbre ; avec ce procédé de fragmentation du sujet qui vous détourne systématiquement de toute vue d’ensemble et concentre despotiquement l’attention sur un choix savant de détails arbitraires ; avec cet art précis, direct, sincère, qui ne répugne pas moins à l’outrance naturaliste qu’à la dedondance romantique, qui se défie de ses élans jusqu’à la contrainte et poussera jusqu’à la sécheresse son goût de la discrétion et de la mesure, un parti pris de sobriété élégante ! »

Publié dans LES CLOPORTES

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