METAPHORE

Publié le par LAURENCE NOYER

"...Ainsi, et à chaque page on l’y surprend, au lieu de construire une métaphore sur l’objet ou l’idée même, il élève une métaphore déjà existante à une puissance supérieure : d’où parfois, les images les plus cocasses ; dans le Bouchon, les « joues sont en fruits », parce que « joues en fleurs » ; - dans le Moineau, un « cœur se fend comme les pierres », parce que « geler à pierre fendre » ; il y a un « pesant de plumes », parce que « pesant d’or » ; - dans le Beau-père, « Mlle Eugénie, tout oie, sanglote… » Parce que « tout chose, tout bête » et que l’oie est réputée stupide ; - dans le Mur, des « doigts avaient les mors aux ongles » ; - dans la Tête branlante, un vieux prouvera, « filet en main » ; - dans le Gardien du square, le gardien, soudain, « reprend les pouces qu’il avait perdus de sa taille » ; cette dernière phrase est plus amusante que… déliquescente. La clownerie de la phrase divertit à coup sûr le lecteur ..."

Alfred Vallette : Mercure de France, juin 1893 « Jules Renard »

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